Tempêtes, inondations, coups de vent : pourquoi les évènements climatiques extrêmes se multiplient-ils ?

Les évènements climatiques extrêmes, tels que les canicules, les sécheresses, les incendies, les ouragans et les inondations, se multiplient et touchent cruellement les populations vulnérables. On qualifie ces évènements d’extrêmes à cause de leur très forte intensité, comme celle qui peut caractériser un cyclone ou une vague de sécheresse. Ces épisodes peuvent persister durant plusieurs semaines ou, au contraire, se dérouler sur un temps très court. Depuis toujours, nous connaissons ces perturbations climatiques, mais, depuis le début du 20ème siècle, les spécialistes observent une augmentation drastique de la fréquence et de l’intensité de ces évènements : il y en a cinq fois plus.

Si juillet 2023 a été qualifié de mois le plus chaud depuis des centaines, si ce n’est des milliers d’années par Gavin SCHMIDT, climatologue de la NASA, ces dernières semaines, ce sont les tempêtes, les « coups de vent » et les inondations qui se sont succédé.

Tempêtes, coups de vent, cyclones…

C’est la force des vents qui va permettre de classifier un épisode climatique précis. À l’origine de tous les phénomènes extrêmes, on trouve une dépression ; il s’agit d’une perturbation nuageuse liée à une confrontation entre une masse d’air froid et une masse d’air chaud, ce qui favorise du vent, de la pluie, des orages. On va qualifier de tempête une dépression qui va prendre de la puissance, avec des vents dépassant les 90km/h. Au-delà de 118 km/h, on parle de cyclone dans l’océan Indien et le Pacifique sud, d’ouragan en Atlantique nord et Pacifique nord-est et de typhon dans le Pacifique nord-ouest. Ces trois termes caractérisent donc le même système météorologique.

Pour déterminer la violence du vent et ses conséquences à partir de leur vitesse, on utilise l’échelle de Beaufort, inventée par Francis Beaufort en 1805. Cette échelle comporte douze degrés, ou forces, permettant de classifier les évènements climatiques en coup de vent, fort coup de vent, tempête… L’interprétation est différente selon que l’on se situe en mer ou à l’intérieur des terres. Le coup de vent définit donc des vents violents, mais se plaçant « un cran en dessous » de la tempête : on parle de coup de vent à partir de 80 km/h en rafales, et de fort coup de vent à partir de 90 km/h en rafales.

Xynthia, Véra, Carmen, Martin…

Ces tempêtes parfois dévastatrices sont souvent baptisées de prénoms humains. Cette pratique, bien établie dans le domaine météorologique, n’est pas fantaisiste : elle permet aux médias, aux scientifiques et aux autorités de communiquer plus efficacement et d’émettre des avertissements clairs et précis, contribuant ainsi à la préparation et à la sécurité des populations face à ces phénomènes naturels puissants. La désignation des tempêtes par des noms a commencé dans les années 1950. À l’époque, les scientifiques ont réalisé que leur utilisation simplifiait la communication et éliminait la confusion générée par l’usage de termes techniques. Le processus de sélection des noms de tempêtes suit un protocole rigoureux. Dans différentes régions du monde, les centres météorologiques nationaux sont responsables de la compilation des listes de noms. Le service météorologique, qui prévoit d’émettre le premier l’alerte de couleur orange ou rouge, baptise donc la tempête à partir d’une liste préétablie, et en informe les autres. Cette dernière garde le même nom durant tout son cycle de vie.

De grosses incertitudes demeurent concernant l’évolution de ces évènements climatiques extrêmes. Mais des solutions existent pour tenter d’enrayer leur multiplication et ainsi de limiter les risques qu’ils font peser sur les espaces naturels, la population mondiale et ses ressources. Les experts le martèlent depuis des années : il faut impérativement baisser immédiatement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre de manière soutenue et durable, et revoir totalement notre façon de consommer et de nous déplacer.