Trier ses biodéchets est une question de bon sens. Ce sera aussi bientôt une exigence règlementaire incitant les collectivités à proposer des solutions aux habitants.
L’obligation du tri à la source des biodéchets deviendra effective au 1er janvier 2024. Il appartient ainsi à chaque collectivité territoriale de définir des solutions techniques de compostage de proximité et/ou de collecte séparée des biodéchets, adaptées à son territoire.
Quels sont les enjeux liés aux biodéchets ?
Les biodéchets regroupent principalement les déchets alimentaires (épluchures, restes de cuisine, de repas, produits périmés non consommés…)et les déchets dits « verts » (herbe tondue, feuilles mortes, branchages…). Chaque année, ce sont près de 85kg de biodéchets par personne qui sont jetés à la poubelle et doivent être traités, mis en décharge ou incinérés. Composés à 80% d’eau, ils constituent pourtant une ressource considérable de matières organiques utiles. Leur traitement génère également des quantités de gaz à effet de serre (GES) importantes.
L’enjeu est aujourd’hui double : limiter la quantité de ces déchets et les valoriser. Pour cela, différentes actions peuvent être mises en place. Tout d’abord sensibiliser, encore et toujours, au gaspillage alimentaire. En cette période de forte inflation, mieux gérer ses achats et ses placards est primordial. Les principales astuces vont tourner autour d’une meilleure connaissance de ce dont on dispose déjà pour ne pas racheter inutilement ou se retrouver avec des produits périmés. Apprendre à cuisiner à la juste quantité, mais aussi savoir accommoder les restes font également partie des réflexes à adopter ; tout comme prévoir ses menus à l’avance et élaborer des listes de course en conséquence. En intégrant ces quelques habitudes, on économise et on réduit significativement les biodéchets.
Valoriser les biodéchets
Pour valoriser ces biodéchets, plusieurs solutions existent comme le compostage individuel ou partagé, la mise en place d’une collecte supplémentaire pour ces déchets organiques, séparée des autres déchets ménagers. Et la loi précise bien que, à partir du 1er janvier 2024, tous les ménages devront disposer d’une solution leur permettant de trier leurs déchets biodégradables. Il revient aux collectivités territoriales de proposer des moyens de tri à la source. Sur notre territoire, beaucoup d’entre elles mettent à disposition gratuitement des composteurs, parfois sous réserve de suivre une formation sur les bonnes pratiques du compost. Car réussir son compost ne s’improvise pas ; il convient de respecter certaines règles. Ces sessions permettent aussi de lutter contre les idées reçues (mauvaises odeurs, présence de nuisibles, etc.). Réaliser son propre compost est pourtant une action gagnante sur tous les plans : on réduit ses biodéchets et on obtient un compost de qualité pour entretenir son jardin.
Vous résidez en appartement ?
Des solutions existent, comme le lombricomposteur à installer sur le balcon ou la mise en place d’un compost partagé au pied de l’immeuble.
Pas convaincus ?
Rapprochez-vous des collectivités ou des associations qui sauront répondre à vos questions et vous accompagner dans cette démarche : limiter le gaspillage alimentaire, trier ses biodéchets est l’affaire de tous.
Adopter une poule pour réduire ses biodéchets, la bonne idée ?
Plusieurs collectivités incitent aujourd’hui leurs habitants à adopter des poules pour réduire leurs biodéchets. Elles ingèrent effectivement 150g d’aliments par jour et seraient donc capables d’éliminer 50kg de déchets par an. Mais comme pour tout animal, acquérir une poule n’a rien d’anodin. Il faut bien choisir la race, le nombre, prévoir suffisamment de place, réfléchir au meilleur enclos par rapport aux prédateurs présents… Il est aussi important d’avoir conscience de la charge de travail nécessaire pour entretenir le poulailler. Enfin, il faut avoir en tête qu’une poule cesse de pondre au bout de quelques années et savoir alors quel sera son destin.