Chaque année, alors que l’automne commence à pointer son nez, la Champagne entre dans cette période pleine d’effervescence des vendanges. Moment crucial pour les vignerons, dur labeur pour les vendangeurs, c’est aussi, pour tous les champenois, une célébration du terroir et du savoir-faire.
Il y a toujours un certain suspens avant de connaître exactement la date à laquelle il va être possible de mettre le premier coup de sécateur. Des prélèvements réguliers sont effectués dans les vignobles, afi n d’analyser avec précision leur maturité. Les experts mesurent le taux de sucre et d’acidité des raisins, tout en surveillant de près leur état sanitaire. Les résultats sont ensuite scrutés par le Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne (CIVC) qui fixe la date officielle de démarrage des vendanges pour chaque commune. Les vendanges peuvent commencer entre fin août et début octobre.
Cueillir, débarder, presser
Des milliers de personnes vont alors s’activer dans les vignes pour cueillir, avec le plus grand soin, les grappes parvenues à maturité. Et la tâche n’est pas si simple. Il faut un regard aiguisé pour débusquer les raisins, un geste sûr pour couper au bon endroit, tout en évitant les doigts de son binôme, qui lui s’occupe de l’autre côté de la route de vigne. Et tout ceci en maintenant un bon rythme, qu’il vente, qu’il pleuve ou que le soleil tape fort.
C’est un travail difficile, qui sollicite fortement le dos et peut provoquer des tendinites. Mais si on a un peu de chance, on tombe dans une bonne maison où l’ambiance et l’accueil réussissent à faire oublier tous les inconvénients pour ne conserver que les meilleurs côtés des vendanges. Pour de nombreux champenois, faire les vendanges est un passage obligé, notamment les plus jeunes en quête d’un petit boulot. Et pour d’autres, c’est une tradition qui se perpétue tous les ans, quel que soit l’âge. Les levers aux aurores pour pouvoir être très tôt dans les vignes, le transport en camion avec toute la troupe, retrouver ses gants, son sécateur et surtout son binôme… et puis, en milieu de matinée, la traditionnelle pause avec un assortiment de mets salés.
On repart pour le reste de la matinée, avant de rentrer déjeuner tous autour de la table. Redémarrer l’après-midi demande beaucoup d’énergie et on est bien content lorsque la fin de la journée arrive. En plus des cueilleurs, on trouve les débardeurs, qui récupèrent les paniers pleins de raisins pour les déposer dans les caisses à vendange, les transporteurs et tous ceux qui oeuvrent au pressoir.
Même ceux qui ne participent pas directement aux vendanges vivent au rythme de ce temps à part pour la région. On croise les camions, les tracteurs transportant les raisins, mais aussi les groupes de vendangeurs.
Le cochelet, tradition champenoise
Le cochelet est le nom donné au traditionnel repas de fin de vendanges. Si cette coutume est moins suivie qu’autrefois, elle reste tout de même un temps fort dans la vie champenoise. Tous les vendangeurs sont ainsi réunis pour célébrer la fin de cette parenthèse et le plaisir de se retrouver une dernière fois. C’est l’occasion de se remémorer les anecdotes de ces quelques jours passés ensemble et de trinquer avec le fameux breuvage.